dimanche, mai 01, 2005

La poésie ténébreuse de Bashung

Jamais d'autre que toi en dépit des étoiles et des solitudes
En dépit des mutilations d'arbre à la tombée de la nuit
Jamais d'autre que toi ne poursuivra son chemin qui
est le mien
Plus tu t'éloignes plus ton ombre s'agrandit
Jamais d'autre que toi ne saluera la mer à l'aube quand
fatigué d'erre moi dans les forêt ténébreuses et
des buissons d'orties je marcherai vers l'écume
Jamais d'autre que toi ne posera sa main sur mon front
et mes yeux
Jamais d'autre que toi et je nie le mensonge et l'infidélité
Ce navire à l'encre tu peux couper sa corde
Jamais d'autre que toi
L'aigle prisonnier dans une cage ronge lentement les
barreaux de cuivre vert-de-grisés
Quelle évasion!
C'est le dimanche marqué par le chant des rossignols
dans les bois d'un vert tendre l'ennui des petites
filles en présence d'une cage où s'agite un serin
tandis que dans la rue solitaire le soleil lentement
déplace sa ligne mince sur le trottoir chaud
Nous passerons d'autres lignes
Jamais jamais d'autre que toi
Et moi seul seul comme le lierre fané des jardins
de banlieue seul comme le verre
Et toi jamais d'autre que toi
-Alain Bashung, Jamais d'autre que toi
sur son CD "L'imprudence".